Y a-t-il un rapport entre la Fête de Noël et la Perse antique ?

“ Y a-t-il un rapport entre la Fête de Noël

et la Perse antique ? ”

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Par Rochan MAVADDAT

mise à jour du 12.2.22

Le 25 Décembre de chaque année, est célébrée, dans le monde entier, la “Fête de Noël” qui est supposée être l’Anniversaire de la Naissance de Jésus, fils de Marie.

Mais comment a-t-on pu connaître la date de la naissance d’un enfant né d’une femme inconnue, en Palestine d’il y a environ 2020 années ?

Il est évident pour tous que, il y a près de 20 siècles, cette date a été choisie délibérément, par la Chrétienté naissante !

Mais sur quelle base ?

En voici, brièvement, le récit :

Bien avant la naissance du Christianisme, le “Mithraïsme” – une religion mythologique mais néanmoins à tendance monothéiste – était apparu, en Perse, vers le IIème millénaire av. J.-C. Il fait l’objet, dans la Perse antique, d’un culte important. À partir du premier siècle avant J.-C., il commença à se propager dans tout l’Empire romain et atteignit son apogée durant le IIIème siècle
après J.-C.

Mithra était une importante divinité, vénérée dans l’Empire Perse (on trouve ce dieu également dans la culture indienne). “Mithrâ” (qu’en persan, on nomme également “Mèhr”) est le dieu de la Lumière, du Soleil, mais son nom veut dire aussi : Affection, Amitié, Pacte, Alliance…

Dans le calendrier de la Perse antique, la naissance de Mithra était célébrée au Solstice d’hiver, c’est-à-dire vers le 21 Décembre, appelée par les Iraniens la nuit de “Yaldâ”. À partir de cette date, les jours s’allongent ce qui représente la victoire de la Lumière sur les ténèbres.

D’après des historiens, cette Fête de “Yaldâ” (qui veut dire : Naissance), aurait été célébrée par tous les Iraniens de toutes les confessions, depuis plusieurs millénaires… Elle est toujours, en Iran, une fête très populaire et conviviale.

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Traduction approximative du texte persan :

« Cher Compatriote, Que la Fête antique et nationale de la Naissance de Mèhr (Mithrâ), “Yaldâ”, soit bénie, de bon augure et joyeuse ! »

Mithra était particulièrement populaire dans les armées de l’Empire romain, chez les soldats et les centurions, mais aussi chez les plébéiens. Des membres de la noblesse et des légats étaient comptés, aussi, parmi ses adeptes.

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Mithra, portant un bonnet phrygien (bonnet que, notamment, Marianne, le symbole de la République Française, porte également).

Il est en train de sacrifier un taureau dont le sang fertilisera la Nature.

En Occident, le Mithraïsme s’est principalement répandu en Italie, en Grande Bretagne et sur les rives du Rhin et du Danube, mais également en Belgique, Allemagne, Suisse, Espagne, Algérie, Maroc et bien sûr, dans beaucoup de provinces de l’Empire romain. À Rome, la Basilique Saint-Clément-du-Latran possède dans ses sous-sols des vestiges d’un temple mithraïque.

En France, on a trouvé des sanctuaires dédiés à Mithra à Angers, Biesheim, Bordeaux, Bourg-Saint-Andéol, Metz, Nuits-Saint-Georges, Sarre-bourg, Septeuil, Strasbourg, Notre-Dame d’Avinionet à Mandelieu-la-Napoule, et Lucciana en Corse.

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Le dieu Mithra.

Sur cette image, on lit cette inscription : “Deo Soli Invictus” (Soleil invaincu).

Au cours du 3ème siècle après J-C, le Mithraïsme fut choisi comme religion officielle de l’Empire romain et Mithra fut nommé : « Sol Invictus Mithra ».

L’Empereur Aurélien (270-275) lui assure une place officielle à Rome en proclamant que le “Soleil invaincu” est le Patron principal de l’Empire Romain et, en faisant du 25 Décembre (le solstice d’hiver tombait alors, sans doute, le 25 Décembre), une fête officielle appelée : le « Jour de la naissance du Soleil ».

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Sur cette image, et l’image précédente, on remarque l’étrange ressemblance

de l’auréole de la Statut de la Liberté, offerte par la France

aux États-Unis d’Amérique, en signe d’amitié,

avec l’auréole de Mithra, dieu, notamment, de l’Amitié !

Dans une formule restée célèbre, l’écrivain et historien français, Ernest RENAN affirme que :

« Si le Christianisme eût été arrêté dans sa croissance par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste… »

Quant à Gabriel RACLE, journaliste et chroniqueur, il écrit dans l’article :

« Sous le Soleil de Mithra »,

« …Le culte le plus pratiqué, alors, dans l’Empire romain est celui de Mithra, dont le nom signifie à la fois «ami» et «contrat». Le dieu Mithra est l’ami des hommes, c’est le dieu de la Lumière et de la Justice, qui veille au respect des alliances et des serments. ».

Cet article commence ainsi : « En dehors des cercles restreints de spécialistes de l’Antiquité ou de l’Histoire des Religions, on ne parle guère de Mithra. Et pourtant, Mithra a laissé sa marque dans nos sociétés occidentales, une marque toujours vivante ! »

En effet, le Zoroastrisme, la première, ou l’une des premières religions révélées monothéistes de l’Histoire – fondée par le Prophète Zarathoustra (Zoroastre), en Perse, environ 1.000 ans av. J.-C. – avait, parmi ses fondements, des racines mithraïques. Or, le Zoroastrisme a influencé le Judaïsme, le Christianisme et l’Islàm, …et donc nos sociétés contemporaines. C’est pourquoi, Gabriel RACLE, cité ci-dessus, écrit :

« …Mithra a laissé sa marque dans nos sociétés occidentales,

une marque toujours vivante ! »

Avec “l’Édit de Milan” de l’Empereur Constantin, en 313, le Christianisme fut reconnu comme une religion dans l’Empire romain.

Ce n’est que par l’Édit du 8 Novembre 392, de l’Empereur Théodose, que le Christianisme devient religion officielle dans cet Empire (interdisant, de ce fait, les autres religions, dont le Mithraïsme).

La date de naissance de Jésus étant, bien sûr, inconnue, c’est la date d’une fête déjà célébrée par le peuple (la naissance de Mithra), au Solstice d’hiver, qui a été choisie.

En effet, on craignait que si une date soit choisie pour une nouvelle fête, la masse populaire – attachée à la tradition – ne l’apprécie guère et donc ne la célèbre pas. C’est pourquoi il a été jugé plus sage de ne pas choisir une nouvelle date, et de s’approprier une tradition déjà existante, en changeant juste sa dénomination, la renommant comme celle de la naissance de Jésus-Christ, appelée, en français, à partir de 1112 : “Noël” (tiré du mot “Natalis”).

C’est ainsi que la date de naissance de Jésus a été fixée à la même date que celle de Mithra !…

Donc, en réalité, les Chrétiens du monde entier, en célébrant Noël, célèbrent la naissance de Mithra !

[ Remarquons que l’Église Orthodoxe fête le 6 Janvier la Naissance de Jésus. ]

Trouvant que le Mithraïsme était un sérieux rival et concurrent pour le Christianisme, le décret déjà cité, de l’Empereur romain Théodose, en 392, donne le départ des persécutions religieuses contre les fidèles du dieu Mithra ; c’est ainsi que les sanctuaires dédiés au Mithraïsme ont été détruits par les Chrétiens vers la fin du IVème siècle.

Nous remarquons ici l’influence religieuse et culturelle qu’a eue la Perse (l’Iran) sur la plus importante fête du Christianisme, qui est la plus populaire des fêtes religieuses célébrées de par le monde : le Noël chrétien !

Cette influence me semble tout à fait fondée, en effet, le Professeur Gabriel MILLET a écrit :

« L’Iran, dans le domaine spirituel, est le cœur du monde » !

Tandis que le Professeur Victor HENRY disait à peu près la même chose :

« L’Iran est le centre de la Civilisation spirituelle mondiale ».

Il est vrai que la Perse et les peuples qui vivaient sur le Plateau iranien, ont donné naissance à de nombreux mouvements religieux et spirituels, et à des personnages mystiques très influents, notamment :

Le Mithraïsme, le Zoroastrisme, le Manichéisme (d’où est tiré le mot français “manichéen”), le Mazdakisme, le Soufisme ; les poètes mystiques, notamment, Djalâl ad-Dîn Rûmi Moláná et Hâfez, le Bâbisme (fondé par le Prophète “Le Bâb” en 1844), précurseur et annonciateur de la Foi Bahá’ie (religion fondée, en 1863, par le Messager divin “Bahá’u’lláh”)…

Ainsi que vous l’avez remarqué, il y a sur cette liste 3 Religions révélées – le Zoroastrisme (l’une des premières religions monothéistes du monde), le Bâbisme et la Foi Bahá’ie – d’où l’importance de la Perse dans le domaine religieux, ainsi que nous l’avons vu ci-dessus !

Terminons cet article par cette pensée de l’historien Charles AUTRAN :

« C’est en Iran que la croyance à la grande Âme universelle

repose sur un fond traditionnel, antique et solide (…).

C’est en Iran que cette grande Âme nous sera donnée… »

Rochan MAVADDAT.

Nice, 15 Janvier 2021. [Rochan@Mavaddat.Fr ]